Protection mariale
Motif iconographique
Cette image montre la Vierge, de taille monumentale, entourée de saints, accueillant sous son manteau une foule de chrétiens, clercs et laïcs, divisés selon leur sexe. Au-dessus d’elle se trouve un Christ en colère, lançant des flèches qui se brisent contre son manteau. De part et d’autre, dans le ciel, se trouvent les personnifications de la Justice et de la Miséricorde, dans une attitude belliqueuse. L’iconographie de la Vierge de Miséricorde est souvent attachée au concept de charité, mais ici, l’image va au-delà. Plus qu’une expression de la charité, il s’agit d’une intercession, et donc d’une négociation avec le mal. Cette action est une réponse au mal providentiel.
Cette œuvre évoque la peste par la présence de saint Sébastien — qui en protège — et par le combat de Raphaël contre une personnification de la Mort qui marche sur les cadavres aux portes de la ville. La peste est un signe du mal et un châtiment envoyé par Dieu. La Vierge est alors un rempart contre le mal. Marie est ici une autorité structurante, garante de l’ordre. En luttant contre le désordre, elle participe à la lutte contre le mal. La division selon les sexes est fréquente dans ce type d’image, signe des rôles assignés à chacun dans la société.
Pour les médiévaux, les images de la Vierge sont des remparts efficaces contre le mal en général et la peste en particulier. Cette bannière invoquait la Vierge contre la peste dans une logique apotropaïque lors des processions de remerciement que lui dédiait la ville de Pérouse.