Mutation sacramentelle
Thématique iconographique
Défini par Hugues de Saint Victor comme un élément avant tout matériel, le sacrement représente par ressemblance et signifie par institution (De sacramentis christianae fidei, I, 9) tout en possédant une efficacité qui lui vient de sa capacité à contenir la Grâce qu’il transmet. Ce processus affecte la substance de la chose sans affecter sa forme, mais cette transformation est uniquement possible par le clergé dépositaire de l’autorité et du pouvoir divin. Le sacrement est un signe sacré qui signifie et sanctifie, et affecte la création dans sa nature profonde : le baptême, en effaçant le Péché Originel, restaure l’humain dans une certaine configuration première, tandis que le sacrement de l’eucharistie est une mutation qui affecte ontologiquement les espèces.
Le sacrement est le plus haut degré de transformation de la matière, qui n’affecte pas son apparence, mais sa nature ontologique en étant soumise à un ensemble de gestes, de rites et de paroles efficaces. Cette mutation trouve son paroxysme dans l’eucharistie, par la présence réelle du Christ dans les espèces, mais peut affecter d’autres éléments : la consécration de l’autel et des éléments constitutifs de la messe, mais également des statues et de l’espace ecclésial, se rapporte à ce type de mise en conformité d’un objet matériel avec le sacré.