Mort eschatologique
Thématique iconographique
La mort est la sentence finale qui attend les damnés à la fin des temps. En effet, bien que l’on considère qu’ils aient ressuscité, comme les élus, ils ne connaissent pas la transfiguration de la chair qui les amène à retrouver un état d’union entre l’âme et le corps qui était celui précédant la Chute (Salut par le jugement). Leur âme est réunie à leur corps dans l’unique perspective de leur châtiment, qui prend la forme de tortures physiques.
Les damnés connaissent de surcroît une seconde mort qui n’est plus la rupture de l’âme et du corps, mais un état de mort spirituelle causée par l’absence de Dieu, source de vie. C’est le sens donné aux paroles du Christ en Matthieu 24, 41 : « Éloignez-vous de moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges ». Cette distance définitive avec Dieu confirme l’éloignement premier résultant de la Chute.
Cette seconde mort qui attend les damnés se décline sous plusieurs aspects : la souffrance physique des châtiments dont la nature correspond à celle des péchés commis (on est puni par là où l’on a fauté, selon la parabole de Matthieu 26, 54) ; la souffrance spirituelle causée par l’absence de Dieu, à laquelle s’ajoute aussi la connaissance du Salut que les damnés n’ont pas méritée ; enfin l’enfermement, dimension absolue et définitive de la sentence (Ap 20, 14). Ces deux aspects sont résumés par Thomas d’Aquin en peine du dam et peine du sens : l’une étant la privation de Dieu, l’autre liée aux tourments endurés en Enfer (Somme Théologique, I, q. 97, 1-2 ; supp. q. 97, 2 et q. 98).