Charité
Motif iconographique
À la différence des quatre vertus cardinales, qui sont des guides pour la vie humaine, les trois vertus théologales, Foi, Espérance et Charité, telles qu’associées dans la première Épître aux Corinthiens, ont Dieu pour objet, la plus importante étant Charité qui est un but à atteindre (1 Cor 13, 13). Dans ce bas-relief, Charité apparaît sous la forme d’une figure féminine allégorique dont l’identité est dévoilée par l’inscription apposée sur le phylactère « CARITAS ». Elle présente, au niveau du cœur, une plaie d’où jaillit un élément piriforme et dont s’écoulent deux flux de matière épaisse. Ces derniers descendent jusqu’aux bouches de deux petits personnages que Charité colle contre elle, de son bras gauche. Cette image reprend le modèle antique et médiéval des femmes allaitantes, personnifications de la Terre, de l’Église, ou encore figures de la Vierge allaitante. Le sein habituel est ici remplacé par une plaie qui n’est pas sans évoquer la plaie du coup de lance reçu par le Christ. Par analogie au sang purificateur, la Charité nourrit spirituellement les deux chrétiens. On relèvera que la main aimante de Charité est reprise en écho par la main du petit personnage de droite, qui enserre son frère de gauche avec la même tendresse. La charité est présentée comme une dynamique, un amour reçu et transmis agissant comme un lien qui agrège, unifie.
La flamme qui s’élève de la plaie au cœur monte vers le ciel, tout comme le regard de Charité. Elle rappelle que l’amour du prochain est d’abord un amour pour Dieu, et que si le cœur est présenté comme le siège de l’amour, c’est d’abord parce qu’il est l’endroit où s’inscrivent les mots de Dieu, parce qu’il est vie et source du divin agissant dans l’humain.